Politique et économie
France : le Premier ministre François Bayrou nomme son gouvernement
By Eleonore Para
Après dix jours de discussions, le nouveau Premier ministre François Bayrou a abouti à une composition gouvernementale : 35 ministres (14 ministres et 21 ministres délégués) ont été nommés lundi 23 décembre.
Ce nouveau gouvernement se situe dans le prolongement de celui de Michel Barnier, censuré par l’Assemblée nationale le 4 décembre : sur les 35 ministres nommés lundi, 19 faisaient déjà partie de l’équipe gouvernementale.
Des personnalités du parti présidentiel font leur retour au gouvernement : Gérald Darmanin, ancien ministre de l’Intérieur arrive à la Justice, Elisabeth Borne, ancienne Première ministre, à l’Éducation nationale, Aurore Bergé à l’Égalité entre les femmes et les hommes. Amélie de Montchalin qui a déjà été trois fois ministre sous Emmanuel Macron devient ministre déléguée aux Comptes publics, en remplacement de Laurent Saint-Martin. En tout le parti présidentiel compte 12 ministères, soit un de plus que dans le gouvernement Barnier. Le MoDem, présidé par François Bayrou, compte deux ministères (Affaires étrangères et Relations avec le Parlement), contre 3 sous le gouvernement Barnier. Les Républicains obtiennent 6 ministères contre 10 dans le précédent gouvernement.
François Bayrou n’est pas parvenu à recruter parmi les rangs de la gauche, mais il a nommé trois anciens Ministres de François Hollande : Manuel Valls, François Rebsamen et Juliette Méadel.
La nomination de Manuel Valls en tant que ministre des Outre-mer a été largement commentée. Quasi-absent de la vie politique française depuis six ans, l’ancien Premier ministre effectue un retour surprise dans ce gouvernement.
Parmi les personnalités issues de la société civile : Éric Lombard devient ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Diplômé de HEC, cet ancien collaborateur de Michel Sapin dirige depuis sept ans la Caisse des dépôts après avoir passé une partie de sa carrière chez BNP Paribas.
Sur BMTV, François Bayrou réfute « toute influence » du RN sur la composition du gouvernement. Comme sous Michel Barnier, le groupe de Marine Le Pen se retrouve en position d’arbitre.
Le Premier ministre François Bayrou s’est dit « persuadé » qu’il ne sera pas censuré par l’Assemblée nationale. « Je suis persuadé que l’action que je définis devant vous et l’équipe gouvernementale feront que nous ne serons pas censurés », a-t-il déclaré sur BFMTV.
Le premier Conseil des ministres se tiendra le vendredi 3 janvier à 10 heures.
François Bayrou doit prononcer son discours de politique générale le 14 janvier devant le Parlement.
Parmi les urgences à affronter : l’adoption d’une « loi spéciale » afin d’aider à la reconstruction du département de Mayotte, gravement touché par le cyclone Chido et l’adoption du budget pour 2025. Une « loi spéciale » a été adoptée en urgence et promulguée afin d’autoriser l’exécutif à prélever l’impôt et à emprunter pour financer l’Etat et la Sécurité sociale. François Bayrou a déclaré espérer l’adoption d’un budget « à la mi-février ».