L’accord actuel du Mercosur est une situation perdante, selon François Kalfon

Lors d’une interview, l’eurodéputé socialiste français François Kalfon, exprime ses inquiétudes quant à l’interrelation entre l’UE et les pays qui participent à l’accord du Mercosur. Mais un nouveau type de relations commerciales est possible.

De quoi s’agit-il ?

Le Marché commun du Sud, ou MERCOSUR, est un processus d’intégration régionale initialement mis en place par l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay. Plus tard, le Venezuela et la Bolivie ont rejoint le bloc, élargissant sa portée et son influence à travers l’Amérique du Sud. Au fil des ans, le MERCOSUR a servi de cadre à la coopération commerciale et économique entre ses États membres, dans le but de promouvoir la croissance et la stabilité dans la région.

Cependant, selon le député Kalfon, l’accord actuel du MERCOSUR n’est plus adapté. Il affirme que l’accord, dans sa forme actuelle, est un cadre « ancien » qui n’a pas su s’adapter aux réalités changeantes de l’économie mondiale. Plus précisément, il n’aborde pas de manière adéquate les défis posés par la « libre concurrence » ou l’impact durable de la pandémie de Covid-19. Selon M. Kalfon, ces omissions ont rendu l’accord inefficace pour promouvoir un développement économique équitable et durable pour toutes les parties concernées.

M. Kalfon souligne que l’accord doit être réformé en profondeur pour rester pertinent. « Nous pouvons passer d’un accord perdant-perdant à une situation win-win », affirme-t-il, “en plaçant les personnes au centre du processus, et pas seulement les industries”. Il plaide pour une méthode de négociation plus transparente au sein de la Commission européenne afin de garantir que l’accord réponde aux préoccupations de toutes les parties prenantes, y compris les travailleurs, les entreprises et les citoyens.

Les préoccupations de l’eurodéputé découlent de sa vision plus large des politiques économiques et industrielles, en particulier du rôle des transports dans l’amélioration de la compétitivité. En tant que membre de la commission des transports du Parlement européen, M. Kalfon souligne l’importance cruciale de systèmes de transport efficaces pour les industries européennes. « La concurrence dépend aussi des transports », note-t-il, soulignant que des réseaux de transport solides sont essentiels pour relier les marchés, réduire les coûts et encourager l’innovation.

Pour s’assurer que l’UE reste compétitive sur le marché mondial, M. Kalfon appelle à une « révision de la souveraineté des transports ». En abordant des questions telles que le développement des infrastructures, l’efficacité logistique et la coopération transfrontalière, il pense que l’UE peut créer un cadre plus accessible et plus durable pour les années à venir. De tels efforts, suggère-t-il, sont essentiels pour renforcer les dimensions économiques et sociales d’accords régionaux tels que le MERCOSUR.

En résumé, la critique de Kalfon à l’égard de l’accord du MERCOSUR reflète son engagement plus large à réformer les cadres obsolètes et à garantir que les politiques économiques sont à la fois centrées sur les personnes et tournées vers l’avenir. En remédiant aux lacunes de l’accord actuel et en donnant la priorité à la transparence, à l’inclusion et à l’innovation, il envisage un avenir où l’intégration régionale sera un véritable moteur de progrès pour tous.