Européennes : Un premier débat télévisé particulièrement vif entre Valérie Hayer et Jordan Bardella

Le premier débat entre la candidate de la majorité présidentielle, Valérie Hayer, et la tête de liste du Rassemblement National, Jordan Bardella, s’est tenu hier, jeudi 2 mai, pendant plus de deux heures, en direct sur BFM TV.

L’enjeu pour Valérie Hayer : se faire connaître médiatiquement et convaincre les électeurs de la majorité présidentielle. Pour Jordan Bardella, qui participait hier à son premier débat télévisé, il s’agissait de consolider sa position : donné à 30% d’intentions de vote dans les derniers sondages, contre 17% pour Valérie Hayer.

En introduction, Jordan Bardella a été incisif déclarant que « l’Union européenne est en train de détruire l’Europe » et engageant à « sanctionner l’Europe de Macron ».

La première question du présentateur, consistant à attribuer une qualité et un défaut à son adversaire, a permis de cerner les intentions des deux candidats. Valérie Hayer a dénoncé l’imposture que constitue selon elle le programme européen du Rassemblement National : le défaut de Jordan Bardella étant « la duplicité », et sa qualité, « le culot d’énoncer autant de mensonges avec autant d’aplomb ». Jordan Bardella, lui, a loué le « courage » de son adversaire qui représente le bilan d’Emmanuel Macron et a accepté de se porter candidate.

Les sujets abordés n’ont pas tous été européens : la violence des jeunes, les actions sur les campus français en soutien au peuple palestinien, l’antisémitisme ont occupé la première partie du débat.

Sur le volet du pouvoir d’achat des Français, en lien avec la politique européenne, Jordan Bardella s’est déclaré favorable à la taxation de « super-profits » de certains industriels de l’alimentaire ou des énergéticiens. Valérie Hayer a engagé à ouvrir le débat sur les super-profits extraordinaires.

Sur la crise agricole : Jordan Bardella a attaqué Valérie Hayer sur le bilan d’Emmanuel Macron qui a mis « des milliers d’agriculteurs dans les rues du pays ». D’après lui, les accords de libre-échange « ne respectent aucune des normes qui sont imposées à nos agriculteurs », et créent une « concurrence déloyale ». Valérie Hayer a quant à elle rappelé la bataille pour le budget de la PAC, permettant 10 milliards d’euros d’aide par an aux agriculteurs français.

Sur l’immigration : Valérie Hayer a défendu le pacte voté au début du mois d’avril par le Parlement européen qui vise à redéfinir la politique d’accueil de migrants au sein de l’Union européenne. Jordan Bardella a détaillé plusieurs mesures du Rassemblement National, il a mentionné la restriction de la libre circulation dans l’espace Schengen « aux seuls ressortissants de l’Union européenne ». Il a également estimé qu’il « faut traiter les demandes d’asile dans les ambassades et consulats de départ non plus depuis l’administration en France ».